lundi 22 février 2010

Equilibre vie perso et vie pro- Le stress des femmes cadres


Vous trouverez ci dessosu un article de l'Expansion sur "Le stress des femmes cadres". l'une de nos membres, Tessa Melkonian, professeur Associé de Management et Ressources Humaines, EMLYON Business School, y donne des conseils. universElles est mentionné par ailleurs.



L'Expansion.com - 16/02/2010 11:27:00

Combiner ambition professionnelle et vie familiale, un vrai "combat" au quotidien pour les femmes! Les solutions pour gérer le stress au féminin, par Tessa Melkonian, professeur Associé de Management et Ressources Humaines, EMLYON Business School.


Les femmes sont plus touchées par le stress au travail que les hommes. Les premières raisons avancées sont la surcharge de travail (80% de la charge afférente au management de la famille reste portée par la femme), les hormones (les oestrogènes rendraient les femmes plus sensibles que les hommes à certaines variations de leur environnement) et le fameux plafond de verre qui fait qu'aujourd'hui il y a toujours aussi peu de femmes au sommet des entreprises (moins de 9% de femmes dirigeants dans les entreprises de plus de 250 salariés contre 18,9 % dans les entreprises de moins de 10 salariés). Les symptômes du stress aussi sont différents au féminin (car toujours liés aux hormones) avec principalement : maux de têtes, problèmes gynécologiques, anxiété et dépression (avec un taux deux fois plus élevé que chez les hommes).

Alors que doivent faire les femmes ? Ranger leur blackberry et leurs responsabilités et endosser uniquement leur tablier afin de préserver leur santé ?

Surtout pas ! Car les études ont montré que les femmes qui travaillent restent malgré tout en meilleure santé que celles qui ne travaillent pas : d'un point de vue physique (moins de jours de maladie), psychologique (un plus grand sentiment de satisfaction global) et familial (une plus grande résilience face au stress lié à la vie de famille). Et si elles ont plus de symptômes que les hommes, ils sont moins mortels et leur espérance de vie est toujours supérieure ! Enfin, plus les femmes gravissent les échelons dans l'entreprise et mieux elles sont à même de gérer leur stress car elles disposent de plus de marge de manoeuvre et de ressources. Pour être en bonne santé, il faudrait donc plutôt continuer à travailler (si cela correspond à ses envies bien sûr), gravir progressivement les échelons et apprendre à mieux gérer son stress au cours de ce chemin semé d'embûches qu'est la carrière au féminin !

En fonction des études les plus récentes, voici 7 conseils qui peuvent s'avérer utiles pour mieux gérer son stress au féminin :

Choisir, autant que possible, une entreprise qui favorise la carrière des femmes : les pratiques organisationnelles en matière de carrière des femmes peuvent être radicalement différentes d'une entreprise à l'autre. Dans certaines, la maternité -et a fortiori le temps partiel ou congé parental- sont perçus comme des signaux de « fin de carrière » et peuvent être suivis de remarques négatives et/ou d'une « placardisation ». Pour d'autres, par contre, la question de la diversité est abordée et des possibilités de d'évolution de carrière sont offertes aux femmes qui ont des enfants et bénéficient d'aménagements de leur temps de travail. L'identification de telles entreprises est donc un enjeu critique pour les femmes qui souhaitent développer (suffisamment) sereinement leur carrière professionnelle et familiale. Des critères tels que l'existence de politiques d'égalité des chances, l'absence de réunions après 18h et/ou le nombre de femmes au comité de direction peuvent être de bons indicateurs.

Faire de l'équilibre vie privée - vie professionnelle une priorité : souvent cause de stress, la perte de l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle fragilise les femmes en leur autant une partie de leurs ressources et en augmentant leur sentiment de culpabilité à l'égard de leur famille et de leur entreprise. Dans le choix de leur environnement professionnel (cf. conseil 1) et dans la gestion de leur temps, les femmes ont tout intérêt à poser comme prioritaires un certains nombres de temps de nature privée et professionnelle dans leurs agendas, et à apprendre à dire non pour les activités non-prioritaires qui pourraient compromettre cet équilibre.

Continuer à développer ses compétences et ne pas renoncer trop vite à son ambition professionnelle : si femmes ont toujours le désir de travailler mais rencontrent des difficultés du type plafond de verre, stéréotypes ou harcèlement suite à leur maternité (augmentant souvent avec le nombre d'enfants et le choix d'un temps partiel), elles ont tout intérêt à considérer l'option d'un changement d'organisation (cf. conseil 1) ou de statut (voir le nombre croissant de femmes qui entreprennent après leurs enfants) plutôt que de renoncer définitivement à leur ambition professionnelle. Dans ces périodes de doute, se faire accompagner peut être déterminant (cf. conseils 4 et 5).

Trouver une « marraine » qui ouvre la voie, conseille et soutienne dans les moments difficiles : en externe ou en interne à l'entreprise, à l'instar d'un mentor dans les entreprises anglo-saxonnes, identifier une femme qui a su combiner carrière et vie de famille peut permettre de considérer la problématique de la double carrière professionnelle et familiale autrement, de trouver de nouvelles solutions en cas de situation difficile ou encore de prendre patience à certains moments.

Participer à des réseaux féminins : pour les femmes qui ont déjà des difficultés d'agenda entre leur vie professionnelle et leur vie privée, l'idée même de consacrer du temps supplémentaire à une activité de réseau est souvent stressante. Pourtant, faire partie d'un réseau féminin qui prenne en compte les contraintes de femmes offre des occasions d'échanges, de rencontres et d'apprentissages très utiles pour mieux gérer les conflits inhérents à la double carrière professionnelle et familiale. Il existe différentes types de réseaux, depuis certains très orientés business et/ou entrepreneuriat (comme Women's Forum, Dirigeantes sur Paris ou Action'elles sur Lyon), vers d'autres plutôt orientés rencontres et échange de bonnes pratiques, avec une dimension internationale très intéressante (Grandes Ecoles au Féminins ou Univers'elles sur Lyon).
S'entourer au maximum : on sait aujourd'hui que le soutien social joue un rôle majeur dans la gestion du stress. Pouvoir trouver du soutien de nature logistique (déléguer autant que possible les tâches non stratégique à la maison et au travail), amical, professionnel et/ou émotionnel procure des ressources vitales en situation de stress. Bien que ce soit coûteux en termes de temps et d'énergie, les femmes ont donc tout intérêt à continuer à « cultiver » leur entourage familial, amical et professionnel.

Maintenir un minimum d'activité physique : faire de l'exercice permet de mieux gérer le stress physiquement (régulation du rythme cardiaque et dépense de l'énergie nerveuse accumulée), et moralement (via la sécrétion d'endorphines notamment). Même réduit à son minimum (s'arrêter une station de métro avant le travail ou monter ses escaliers à pied), l'exercice physique ressource et développe la résistance au stress.

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